Voyant que l'autre soldat charge vers moi, je me dis que s'en est fait de moi et je ne réussirai jamais à m'en tirer de cette situation particulièrement drastique. Je suis prêt à baisser les bras. Je laisse donc tomber l'épée par terre et elle reprend immédiatement sa forme initiale, soit celle d'un parchemin sur lequel est tracée à l'encre noire une carte du labyrinthe. Pourtant, par un miracle, le coup n'a finalement que percuté ce pauvre bout de papier. En proie à la surprise, je suis figé un instant, en voyant que je ne suis pas mort, ni blessé. Mais je me remets rapidement de ma surprise et je prends la seule décision qui me soit possible de prendre maintenant : fuir et rapidement. Sans égards pour la direction que je vais prendre, je commence à courir. Il faut que je trouve un endroit où me cacher : la blessure à mon flanc m'élancer avec douleur et j'ai bien peur que je ne pourrai pas tenir un rythme accéléré très longtemps. Ma forme physique n'est plus ce qu'elle a déjà été, alors avec une entrave en plus, ils ont toutes les chances de me retrouver rapidement. Je ne prête pas attention aux tournants que je prends, l'important est de fuir le plus rapidement possible et de les semer. J'ai peur de trouver d'autres soldats dans ma fuite. Les bruits de pas derrière moi se font entendre de plus en plus près. Ils doivent s'être remis de la surprise de ma fuite.
Je m'arrête, pantelant. Il faut que je trouve une solution et rapidement. Puis me vient une idée. Soit elle me réussira, soit elle causera ma perte, mais au moins j'aurai tout essayé. J'attrape les ronces de la haie qui forme les murs du labyrinthe et je commence à grimper. L'escalade m'est pénible, mais je n'ai pas perdu les réflexes de mon enfance et je finis par atteindre le sommet au même moment que les soldats arrivent à ma hauteur. Je me terre au mieux dans les branches en espérant qu'ils ne me verront pas : c'est ma dernière chance de survie.